Aujourd’hui plus de 24 000 entreprises françaises pratiquent le mécénat de compétences, c’est-à-dire qu’elles mettent les compétences de leurs collaborateurs au service d’une association d’intérêt général. Cette pratique philanthropique diffère du don financier classique et présente des mécanismes ainsi que des avantages qui lui sont propres.
Le mécénat de compétences, défini par la Loi Aillagon d’août 2003, est le don d’expertises professionnelles ou personnelles de collaborateurs volontaires à des structures d’intérêt général locales, pendant leur temps de travail et en accord avec leur employeur. L’employeur verse donc le salaire habituel à ses collaborateurs, qui vont mettre leur temps de travail et leurs compétences au profit de l’association.
La nature de l’aide, sa durée et son format sont très variables. En effet, la durée d’une mission peut être comprise entre quelques heures et plusieurs mois. La contribution peut être apportée en équipe ou individuellement, au fil de l’eau sur un projet long ou lors d’événements particuliers …
De plus, les compétences professionnelles comme personnelles peuvent être déployées et les domaines d’actions possibles sont également très variés : soutien scolaire, accompagnement de jeunes, chantier de construction, brainstorming collectif, création d’outils de communication …
Le mécénat de compétences présente de nombreux intérêts, aussi bien pour les associations que pour les entreprises et leurs collaborateurs :
Les associations bénéficient par ce biais de compétences dont elles ne disposent pas et nouent de nouveaux partenariats locaux.
Pour les entreprises, le mécénat de compétences représente une démarche RSE concrète et visible. Ainsi, ce dispositif améliore l’ancrage territorial d’une entreprise et sa réputation. De plus, la flexibilité du format et de la durée est un paramètre intéressant pour cette dernière.
Les collaborateurs, quant à eux, ont l’opportunité de développer et valoriser leurs compétences professionnelles et personnelles dans un autre environnement tout en vivant une expérience de solidarité. En outre, au cours de leur mission, ceux-ci ont la possibilité de s’enrichir de nouvelles façons de faire, en termes d’organisation, de gestion ou de production. Le mécénat de compétences est donc un levier de motivation et d’engagement pour des collaborateurs en quête de sens au travail.
Les chiffres suivants, issus du baromètre du mécénat de compétences, sont convaincants :
Les avantages du mécénat de compétences sont également fiscaux.
En effet, la fiscalité du don s’applique au temps de travail offert par l’employeur à l’association. Ainsi la démarche ouvre droit à une réduction d’Impôt sur les Sociétés (IS) pour l’entreprise, à hauteur de 60% des salaires (toutes charges comprises) proportionnellement au temps déployé.
Cependant, la loi de finances pour 2020 encadre cette valorisation. Ainsi, le montant du salaire avec charges à retenir dans le calcul de la réduction d’impôt est limité à 10 284 € mensuel (pour 2020). Et la réduction totale ne peut dépasser le plafond le plus élevé entre 20 000€ ou 0,5‰ du chiffre d’affaires (HT). A savoir qu’un report est possible les cinq années suivantes en cas de perte ou de dépassement de plafond.
Les nombreux avantages du mécénat de compétences en font un processus gagnant-gagnant !! C’est sûrement ce qui explique l’augmentation de sa part au sein de la philanthropie des entreprises ces dernières années.
Source : Baromètre du mécénat de compétences
PARTAGER CET ARTICLE
