Les fonds d’investissement solidaires en France : marché et caractéristiques
Louis - 04/10/2024
Quel marché de la finance solidaire en France ?
Le marché des fonds d’investissement solidaires en France connaît une dynamique croissante, attirant de plus en plus d’épargnants soucieux d’allier rentabilité financière et impact positif. Ces fonds permettent de financer des projets ayant des retombées sociales, environnementales ou territoriales positives. L’investissement solidaire représente donc une solution pour ceux qui souhaitent donner un sens à leur épargne.
La croissance du marché des fonds solidaires est alimentée par deux types de fonds :
- Les fonds d’épargne salariale solidaire : grâce notamment à l’obligation depuis la loi LME de 2008 de référencer un FCPE solidaire dans les plans d’épargne salariale (PEE et PER-COL), l’encours en épargne salariale solidaire ne fait que croître, avec une croissance annuelle moyenne de 27,5 % entre 2003 et 2023, passant de 138 M€ à 18 Mds€ soit 9,5% de l’épargne salariale totale en France.
- Les fonds solidaires hors épargne salariale : c’est-à-dire les fonds solidaires de type FCP, SICAV, UC solidaires distribués via les contrats financiers ou d’assurances, augmentent de 3,5 Mds€ à 4,3 Mds€ en 2023 (+22 %), illustrant le bon dynamisme et l’attractivité de ces fonds ainsi que l’évolution du cadre réglementaire en assurance-vie notamment depuis la loi Pacte.
Qu’est-ce qu’un fonds d’investissement solidaire ?
Les fonds d’investissement solidaires sont des véhicules d’investissement qui allouent une partie de leurs actifs à des projets à vocation sociale ou environnementale. Ils permettent de financer des entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS), des projets d’innovation sociale, ainsi que des initiatives de développement durable. En France, ces fonds se déclinent principalement en trois catégories : les fonds de partage, les fonds de capital-investissement et les fonds d’épargne solidaire dits « 90/10 ».
1 – Les fonds de partage
Les fonds de partage sont des placements collectifs investis le plus souvent en titres cotés en bourse (actions ou obligations) mais aussi en immobilier ou sur d’autres classes d’actifs et dans lesquels l’investisseur renonce à tout ou partie des revenus du placement qui est reversé à une fondation, une association caritative ou à une organisation humanitaire préalablement définie.
Selon les fonds, il s’agit à d’une œuvre d’intérêt général ayant un caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, culturel ou environnemental. En contrepartie, le souscripteur bénéficie d’une réduction d’impôt. Les gérants de fonds peuvent reverser une partie de la performance ou des frais de gestion sous forme de dons à des associations.
2 – Les fonds solidaires dits « 90/10 »
Les fonds d’investissement solidaires dits « 90/10 » représentent une catégorie particulière d’investissement qui combine à la fois des placements traditionnels et un engagement fort en faveur de l’économie sociale et solidaire (ESS). Ce type de fonds est conçu pour permettre aux investisseurs de bénéficier d’un rendement financier tout en contribuant à des projets ayant un impact social significatif.
Dans un fonds 90/10, 90 % des actifs sont investis dans des placements classiques pouvant intégrer des critères éthiques (ESG ou ISR), afin de générer un rendement. Les 10 % restants sont spécifiquement alloués à des projets solidaires, qui peuvent inclure des entreprises de l’ESS, des structures d’insertion ou des initiatives de développement durable. Cette approche permet d’assurer une certaine stabilité financière tout en soutenant des causes sociales.
3 – Les fonds de capital-investissement ou fonds d’impact
Les fonds de capital-investissement solidaires se distinguent par leur approche plus active. Ils investissent directement dans des entreprises de l’ESS, en prenant des participations au capital. Ces fonds soutiennent des projets innovants et durables, allant des startups sociales aux entreprises de l’économie circulaire. Le capital est généralement bloqué sur une durée de cinq à dix ans, ce qui permet aux entreprises de se développer et de créer de la valeur sur le long terme.
Les investisseurs dans ces fonds peuvent bénéficier d’une rentabilité potentiellement plus élevée, en fonction du succès des projets financés. Toutefois, ce type d’investissement comporte également un risque plus important, lié à la volatilité des entreprises en phase de démarrage ou de croissance.
4 – Les fonds de microcrédit
Les fonds de microcrédit représentent une autre catégorie d’investissement solidaire. Ils sont spécifiquement conçus pour financer des projets d’entrepreneurs qui n’ont pas accès au crédit classique. Ces fonds soutiennent principalement les personnes en situation de précarité ou les micro-entrepreneurs en France et en Europe mais également dans les pays en développement.
Les fonds de microcrédit présentent un risque plus faible comparé aux fonds de capital-investissement, car ils tendent à rembourser les prêts accordés. Cependant, un certain risque peut demeurer selon les pays d’octroi des prêts.
Perspectives d’avenir
Le marché des fonds d’investissement solidaires en France est en pleine expansion, soutenu par une prise de conscience croissante des enjeux sociaux et environnementaux. Les investisseurs, notamment les jeunes générations, sont de plus en plus enclins à placer leur argent dans des projets ayant un impact positif. Les tendances telles que la finance responsable et l’investissement durable ne font qu’accentuer cette dynamique.
Par ailleurs, le cadre réglementaire évolue, soutenu par des initiatives telles que le label Finansol qui garantit la transparence et l’engagement des fonds. Cela contribue à renforcer la confiance des épargnants et à favoriser l’émergence de nouveaux acteurs sur le marché.
Conclusion
Les fonds d’investissement solidaires en France offrent une alternative intéressante aux investisseurs en quête de sens. Avec leurs différentes catégories, allant des fonds de partage aux fonds de capital-investissement et de microcrédit, ils permettent de concilier rentabilité financière et engagement social. À mesure que la conscience sociale et environnementale progresse, le marché des fonds solidaires est promis à un bel avenir, reflétant ainsi une finance plus éthique, au service de l’Homme et de la nature.
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