Thomas LEMASLE revient sur la mission de Oé, les principaux enjeux de la gestion des terres viticoles et son objectif à 5 ans.
Pourriez-vous nous présenter Oé, sa mission et votre foncière solidaire ?
Oé est une marque de vins bio engagée sur le réemploi, le zéro déchet et la viticulture bio-régénérative. Basée à Lyon, elle fédère 20 collaborateurs engagés à réinventer la filière viticole et l’entreprise. C’est cette grande cohérence qui fait de Oé une entreprise certifiée B Corp depuis 2017 et Entreprise à Mission depuis 2021. L’entreprise a ainsi défini sa mission, celle de “transformer l’agriculture, la consommation et l’entreprise au service du bien”.
En 2024, Oé a créé la Foncière Solidaire des Domaines Oé afin d’acheter des domaines viticoles
et de renforcer sa contribution aux enjeux environnementaux et sociaux.
L’objectif est de faire de la vigne une partie de la solution aux enjeux actuels, un réservoir de biodiversité, un lieu d’équilibre social et naturel. Forte de ce double objectif, la foncière dispose de l’agrément Esus depuis sa création.
Quels sont les principaux enjeux de la gestion des terres viticoles ?
La vigne représente 4% de l’agriculture française mais 20% des pesticides utilisés, faisant du raisin le fruit avec le plus de pesticides.
La restauration de la biodiversité – qui joue un rôle fondamental pour nos écosystèmes et notre bien-être – est donc un enjeu particulièrement fort pour la viticulture.
Avec le changement climatique, les vagues de chaleur et les sécheresses sont également de plus en plus fréquentes, augmentant le risque de stress hydrique pour les vignes. De manière générale, le dérèglement climatique bouleverse ce secteur qui ne produira plus de la même manière en 2050 dans un monde à 2°C ou plus. Nouveaux territoires de production, évolution des cépages, transition bio-agroécologique… Les enjeux d’adaptation sont nombreux.
Enfin, la viticulture fait face à des enjeux sociaux importants, rencontrés par l’ensemble de la profession agricole, du renouvellement des générations à la pénurie de main-d’oeuvre, notamment en période de vendanges.
Comment contribuez-vous concrètement à y répondre ?
Depuis ses débuts, Oé accompagne ses vignerons partenaires dans leur transition bio-agroécologique : réalisation de diagnostic agroécologique, analyses de sols, mise à disposition de 1% de son chiffre d’affaires pour la régénération de la vigne.
Sa foncière vise à accélérer et renforcer cet engagement. Les Domaines Oé rendent possible l’expérimentation et l’accessibilité des résultats en open-source, l’accueil et la sensibilisation d’un plus grand nombre aux enjeux viticoles, etc. La foncière permet également d’interroger le futur de la vigne : adaptation de la viticulture et nouveaux territoires à investir. En devenant producteur à travers cette foncière, Oé vise à se mettre davantage au service de la filière et de sa transformation.
Quelle est votre vision pour les 5 prochaines années ?
La Foncière vise à renforcer son activité via de nouvelles levées de fonds auprès de citoyens désireux de donner du sens à leur argent, de se connecter plus fortement au vivant et de vivre la transition de la filière viticole. Cela permettra de réaliser de nouvelles acquisitions de domaines viticoles et de les accompagner dans leur transition bio-agroécologique et leur ouverture aux citoyens.
Thomas LEMASLE, Cofondateur de Oé
Contactez-nous pour en savoir plus sur Oé et ses activités.
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