La parole est à…Nicolas Blondeau, gérant du fonds de microfinance HELENOS
Marc-Antoine - 04/06/2021
Zoom sur un placement solidaire : Le fonds de microfinance Helenos
Le fonds de microfinance HELENOS est géré par la société de gestion INPULSE. Ce fonds d’impact est un fonds privé de capital-risque destiné aux micro-entreprises et aux entreprises sociales européennes. Le constat d’HELENOS est que les entreprises sociales et les microentreprises manquent d’accès au crédit. HELENOS souhaite renforcer les fonds propres des intermédiaires financiers (institutions de microfinance) et ainsi promouvoir l’inclusion sociale, lutter contre le chômage et développer l’esprit entrepreneurial.
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Mais tout d’abord, retour sur notre échange avec Nicolas Blondeau, gérant pour la société INPULSE du fonds d’impact HELENOS.
Pourriez-vous nous expliquer la mission d’HELENOS et son fonctionnement ?
Helenos vise à soutenir les microentrepreneurs et entrepreneurs sociaux en Europe. Pour atteindre cette cible, le fonds d’investissement Helenos finance à long terme des intermédiaires financiers à fort impact social. Helenos renforce leur solvabilité pour leur permettre de soutenir plus et mieux les micro-entrepreneurs et entrepreneurs sociaux.
C’est pour accompagner plus de microentrepreneurs que nous faisons actuellement une levée de fonds additionnelle.
Comment procédez-vous à la sélection des intermédiaires financiers ?
La sélection des intermédiaires financiers se fait grâce à notre méthodologie d’analyse détaillée, basée sur plus de 15 ans d’expérience. Elle comprend une analyse financière et non-financière de chaque cible. Elle inclut une revue de la gouvernance, des risques opérationnels, de conformité (KYC, lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent), de crédit,… L’évaluation du management de la société est pour nous un des aspects clefs. Le résultat de notre analyse est détaillée dans une note d’investissement présentée pour décision au comité d’investissement, composé d’experts externes, et au comité consultatif, où siègent plusieurs investisseurs institutionnels.
Quel est l’impact de la microfinance en Europe et comment le mesurez-vous ?
La microfinance permet à des milliers d’entrepreneurs à travers l’Europe de développer ou créer leur entreprise. Son impact est multiple : création d’emplois, redynamisation de petites entreprises locales et de commerces de proximité, soutien aux petits agriculteurs, lutte contre l’exode rural,… sans oublier l’impact positif pour les finances publiques. En France par
exemple, une étude de KPMG a montré qu’1 euro investi dans la microfinance rapportait 2,38 euros à la collectivité (sous forme d’épargne d’allocations et de gain en impôts et taxes). Cette même étude a souligné que 84% des microentrepreneurs ont toujours un emploi 2 ans après avoir reçu un microcrédit.
Au sein d’Helenos, nous avons développé une méthodologie de mesure d’impact, permettant de rendre compte de l’impact obtenu par nos investissements. Nous récoltons annuellement auprès de nos partenaires toute une série d’indicateurs en lien avec les objectifs de développement durable des Nations Unies. Ainsi, par exemple, à ce jour, Helenos a permis de soutenir ou de créer 25.790 emplois, dont 4.000 jeunes, et 2.438 prêts verts ont été octroyés grâce à son soutien.
Pourriez-vous nous expliquer le mécanisme de protection du capital ?
Helenos bénéficie du soutien du Fonds Européen d’Investissement (FEI), une société parapublique européenne, qui a investi un montant allant jusqu’à 5 millions d’euros en tranche de premières pertes. Le FEI ne commencera à être remboursé qu’à partir du moment où tous les autres investisseurs auront récupéré leur investissement de départ. La tranche de premières pertes du FEI représente au minimum 20% de la taille du fonds, offrant ainsi une protection unique aux autres investisseurs. Helenos est donc un investissement à capital quasi-garanti.
Pour vous, quels sont les perspectives de développement de la microfinance en Europe ?
Un récente étude du Réseau Européen de la Microfinance a conclu que le besoin de financement manquant pour les microentrepreneurs s’élevait à 800 millions d’euros par an. Cela confirme ce que nous pouvons constater dans notre quotidien. La crise du Covid-19 a encore renforcé les besoins de financement adéquats des microentrepreneurs. Ainsi, je suis convaincu que la microfinance en Europe non seulement a des perspectives de développement importantes, mais surtout peut offrir des perspectives de développement à des milliers de microentrepreneurs à travers l’Europe.
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